Michel Blanc nous a quitté
Disparition d'un grand artiste !
PEOPLES
Fabrice Tomazzy Chandor
10/6/2024
Michel Blanc, un des visages les plus marquants du cinéma français, nous a quittés le 4 octobre 2024, à l'âge de 72 ans, des suites d'un malaise cardiaque. Son décès a profondément touché des générations de spectateurs et de cinéphiles, notamment ceux qui l'ont découvert dans ses rôles cultes, comme Jean-Claude Dusse dans la série de films "Les Bronzés". Blanc incarnait le dragueur maladroit, chauve et attachant, dont les répliques sont devenues légendaires : « sur un malentendu, ça peut marcher » reste gravé dans l'histoire du cinéma.
Né à Courbevoie en 1952, Michel Blanc fait ses premiers pas avec la troupe du Splendid, une bande de joyeux lurons réunissant Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, et bien d'autres. Ensemble, ils révolutionnent l'humour français à la fin des années 70 avec des films devenus incontournables. Pourtant, Michel Blanc ne se limite pas à la comédie et prouve très vite qu'il est capable d'un registre beaucoup plus large.
Derrière son visage de clown triste, Blanc se révèle dans des rôles plus profonds et sombres. Il est dirigé par des réalisateurs de renom tels que Bertrand Blier ("Tenue de soirée") et Claude Miller ("La meilleure façon de marcher"), où son interprétation subtile et poignante lui permet de s'imposer comme un acteur dramatique de premier plan. En 1986, sa performance dans "Tenue de soirée" lui vaut le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes.
Mais Michel Blanc n'est pas qu'un comédien. Il passe aussi derrière la caméra, notamment avec "Marche à l'ombre" (1984), un énorme succès populaire qui témoigne de son talent de réalisateur. Tout au long de sa carrière, il alterne avec brio entre ses rôles comiques et dramatiques, entre ses films légers et ses œuvres plus introspectives, explorant les failles humaines avec une sensibilité rare. Ce passage du comique au drame symbolise toute la richesse de sa carrière : Michel Blanc n'a jamais voulu être enfermé dans une seule case.
Loin des projecteurs, Michel Blanc se décrit comme un homme humble et inquiet, un "clown angoissé" comme il aimait à se qualifier lui-même. Il laisse derrière lui une œuvre aussi variée que marquante, pleine d'émotion et de rire. Ses camarades du Splendid lui ont rendu hommage avec émotion. Gérard Jugnot, qui le connaissait depuis les débuts, a exprimé sa douleur : « Michel, mon pote, mon frère ». Josiane Balasko a elle aussi partagé sa tristesse en évoquant leur amitié de longue date.
Michel Blanc était plus qu'un acteur, il était une figure majeure du cinéma français, un artiste capable de nous faire rire aux éclats comme de nous émouvoir aux larmes. Avec son départ, c'est une page de l'histoire du cinéma qui se tourne, mais son héritage restera à jamais vivant à travers ses films et ses personnages inoubliables
Fabrice Tomazzy Chandor

