Au cœur de la forêt des Ardennes

C’est aux premières lueurs du matin que je pénètre dans la majestueuse forêt des Ardennes, enveloppé par la brume légère qui flotte entre les troncs séculaires. Ici, chaque pas résonne sur le tapis feutré des feuilles mortes et l’air embaume la mousse, le bois humide et les champignons. La forêt, aux multiples teintes de vert, de brun et d’or, vit au rythme de ses habitants discrets.

La lumière du soleil filtre timidement à travers les feuillages denses, dessinant des arabesques mouvantes sur le sol. Un chevreuil s’arrête à quelques mètres, l’œil aux aguets, avant de disparaître furtivement entre les fougères. Les oiseaux offrent un concert matinal : le pic épeiche tambourine sur un vieux hêtre tandis que la mésange chante pour saluer le jour naissant.

Rencontrer un forestier dans les Ardennes, c’est pénétrer les secrets de ce monde mystérieux. Jean-Marc, garde forestier local, me guide sur un sentier escarpé. « Ici, la nature est reine, confie-t-il, il faut savoir l’écouter et la respecter. » Il me montre les cicatrices laissées par les sangliers, les traces fraîches d’une harde de cerfs et les indices de la présence fugace du lynx.

Nous faisons halte près d’une petite clairière, inondée de lumière. « Les Ardennes, poursuit Jean-Marc, c’est aussi une histoire de passion et de traditions. » Les habitants du coin perpétuent l’art de la cueillette et de la chasse, en harmonie avec l’écosystème fragile. Au loin, le bourdonnement d’une scierie témoigne de l’activité humaine, mais ici, la forêt conserve toute sa majesté.

À la sortie du bois, un village typique se dévoile à l’orée, avec ses maisons en pierre et ses toits d’ardoise. Je quitte la forêt des Ardennes, marqué par son atmosphère unique, entre magie, mystère et authenticité. Plus qu’un simple décor, elle incarne une expérience sensorielle, une plongée dans un univers où le temps suspend sa course.

Fabrice Tomazzy Chandor

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